Sciences Cognitives et management
- Ericka Robine
- 9 oct. 2017
- 3 min de lecture
J'ai eu la chance d'assister à la conférence de Paris Dauphine sur le neuromanagement.
« Le thème de cette conférence repose sur l'effritement du fondement du management qui donne naissance à de nouveaux maux comme burn out, désengagement, présentéisme, stress... En réaction à ces phénomènes apparaissent alors des termes tels que intelligence collective, Halocratie, entreprise libérée, agilité, millénials et même méditation et intelligence artificielle. Ces termes suscitent beaucoup d'espoir mais il est compliqué de faire évoluer des cerveaux qui ont l'habitude de raisonner de la même façon. Le neuro management propose des solutions pour se sortir de ces automatismes contreproductifs. »
Conférence est animée par Ricardo Croati, fondateur de la société « France Training » avec son fils depuis 2006.
La conférence débute sur une petite vidéo qui reprend l’expérience d’ASCH autour du biais de conformisme dans les années 50. Cette expérience du psychologue Solomon Asch démontre le pouvoir du conformisme sur les décisions d'un individu au sein d'un groupe. Solomon Asch invita un groupe d'étudiants de 17 à 25 ans à participer à un prétendu test de vision. Tous les participants étaient complices avec l'expérimentateur, sauf un. L'expérience avait pour objet d'observer comment cet étudiant (le sujet) allait réagir au comportement des autres. Les complices et le sujet furent assis dans une pièce et on leur demanda de juger la longueur de plusieurs lignes tracées sur une série d'affiches. À chaque fois, il fallait qu'ils désignent laquelle était la plus courte, lesquelles étaient de même longueur, etc. Au début, les complices donnent à l'unanimité la même fausse réponse avant de laisser le sujet répondre en dernier. Tandis que la plupart des sujets répondirent correctement, beaucoup furent assez perturbés, et un grand nombre (33 %) finissait par se conformer aux mauvaises réponses soutenues à l'unanimité par les complices. Les sujets étaient même amenés à soutenir des réponses allant contre l'évidence et leur propre vue, pour par exemple affirmer que deux lignes avaient la même longueur, alors que l'écart était très visible car de plus de 5 cm.
Ces concepts sont étudiés par les psychosociologues depuis une cinquantaine d’année : notre cerveau nous ment. Pourquoi ? Car il fonctionne en partie sur des automatismes, des heuristiques. Et la charge mentale affecte la répartition de nos ressources cérébrales et pousse notre cerveau à faire appel à son fonctionnement automatique, en heuristiques. Ainsi nous le vivons régulièrement sans nous en rendre compte, la distance attentionnelle se ressent dans nos décisions, et par conséquent dans les décisions managériales. Il est là le lien entre psychosociologie et management : comment extraire des populations qui ont besoin d’utiliser un fonctionnement logique à la pensée par heuristique, pour in fine, prendre les bonnes décisions.
Ce qu’il faut combattre selon notre hôte, c’est l’utopie d’agir en conscience. Nous devons être alertes à ces processus cognitifs. Des psychologues ont étudié différentes méthodes, allant de l’apprentissage de l’inhibition à l’inoculation psychologique.
Aujourd’hui nous prenons en moyenne 5000 décisions par jour, et ce n’est pas fini, notre environnement se complexifie constamment, en partie avec l’arrivée des nouvelles technologies et l’air de l’intelligence artificiel. Nous devons apprendre à utiliser notre Système 2, comme le montre Daniel Kahneman, psychologue, prix nobel d’économie dans son ouvrage « Système 1 Système 2 ».
C’est pourquoi aujourd’hui nous réfléchissons à construire des formations dont les méthodes pédagogiques sont inspirées des constats fait par les sciences cognitive. Venez nous retrouver pour en discuter !






















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